J'assume être parfois un buveur d'étiquette; le domaine qui
nous fait rêver, qui s'inscrit même parfois dans une forme de mythe. J'avoue
ressentir une forme d'excitation chaque fois que j'ouvre par exemple un Rayas
ou un Hermitage de Chave. On peut certes y perdre une part de son objectivité
mais cela est également une source de plaisir. D'ailleurs on sait bien qu'au
delà d'une certaine somme, en toute objectivité, nous n'en auront pas pour
notre argent. Plus de 40euros dans un aligoté?! c'est envisageable s'il vient
de chez Auvenay. Plus de 30euros dans un Poulsard? s'il vient de chez Overnoy,
pourquoi pas de temps en temps. Et parce que ces bouteilles sont chères et souvent
difficile à trouver, le vin , à défaut d'être toujours bon, se doit au moins de
ne pas être quelconque. En cas contraire la déception peut alors être surdimensionnée.
Voilà, j'ai mis une somme non raisonnable dans un Ladoix,
même pas un premier cru, non non un simple village; a priori issu de la parcelle Le Clou. Les bouteilles ont été livrées
il y a 4 jours. Normalement j'attends au moins une bonne semaine avant
d'ouvrir; mais là non! J'étais trop impatient de vérifier à quel point j'avais
exagéré en achetant ce vin. J'ouvre donc ce Ladoix 2010 du domaine Prieuré-Roch
pour une grande occasion: un lundi soir avec ma femme.
A l'ouverture le nez est plutôt fermé, seul quelques
effluves de bois me parviennent. En revanche la bouche me surprend par son
volume et la puissance de ses tanins. Avec un peu d'aération (en carafe) le
fruit finit par submerger le bois et le vin se met en place avec un équilibre très
frais malgré une belle richesse; la finale est expressive et délicate. Ma femme
qui le goute à ce moment me dit "Ah!
Celui-là est vraiment bon!". Elle va même jusqu'à sous-entendre
qu'il ne doit pas être donné! A table c'est un vrai bonheur. Mais nous sommes
en semaine, on travaille le lendemain et l'on se force pour ne pas finir la
bouteille (ni la pintade; comme cela il y a des restes pour le lendemain).
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